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Les constructeurs devraient multiplier les modèles sous 30 000 euros, signe que l’industrie européenne commence à prendre conscience de la nécessité de développer des voitures électriques moins élitistes.

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Nicolas Monnot,  directeur prix et performance chez Citroën, lors de la présentation à la presse de la nouvelle ë-C3, à Meudon (Hauts-de-Seine), près de Paris, le 17 octobre 2023.

En cassant les prix de la ë-C3, la version tout électrique de sa citadine attendue au printemps 2024, Citroën endosse enfin son positionnement, jusqu’alors mal assumé, de constructeur populaire avec un petit modèle qui débutera à 23 300 euros, avant déduction du bonus de 5 000 euros. Cette annonce intervient alors que se profile l’arrivée de nombreux véhicules électriques d’entrée de gamme, signe que l’industrie automobile européenne commence à prendre conscience qu’il n’est plus possible de continuer à ne vendre que des voitures électriques chères.

Lire notre série « La longue marche de la voiture électrique » : Article réservé à nos abonnés Comment la belle mécanique de la voiture électrique s’est enrayée en Europe

Pendant que le Model Y de Tesla (45 000 euros) caracole en tête des ventes en Europe et dans le monde, les modèles plus abordables − sans être pour autant bon marché − vont se multiplier dans les prochains mois. La Renault 5 est attendue au deuxième semestre 2024, mais son autonomie comme son niveau d’équipement laissent présager un prix un plus proche de 30 000 euros que de 25 000… qu’il faudra peut-être revoir à la baisse compte tenu de la concurrence de Stellantis (auquel appartient Citroën).

Outre la ë-C3, qui sera fabriquée à Trnava, en Slovaquie, le groupe Stellantis va aussi proposer un modèle abordable chez Opel ainsi que chez Fiat, qui prépare une Panda électrique. Dans un peu plus d’un an, Citroën compte même enfoncer le clou avec une version de la ë-C3 à 19 900 euros. Du côté coréen, Hyundai lancera un petit véhicule dérivé de la Casper, et Kia envisage une EV2, alors que Volkswagen commercialisera en 2025 son ID.2, annoncée, elle aussi, à 25 000 euros. Au même moment, Tesla proposera un Model 2 à 25 000 dollars (environ 23 600 euros).

Le ralentissement de la demande des ménages, freinée par l’évolution du pouvoir d’achat, comme les perspectives incertaines de l’ensemble du marché automobile font planer des menaces sur les ventes de voitures électriques. Celles-ci trouveraient un relais de croissance bienvenu avec le déploiement de gammes moins élitistes, dont la diffusion pourrait être stimulée par le biais du futur « leasing social », formule de location longue durée à partir de 100 euros par mois sous conditions de ressources envisagée par le gouvernement à partir de début 2024. Un élargissement vers le bas du catalogue serait susceptible, non seulement de faciliter la démocratisation des ventes de véhicules électriques, mais aussi d’éviter le risque d’asphyxie.

Devancer la concurrence chinoise

VIDEO: Voiture électrique : l’illusion d’une automobile abordable pour tous ? - 28 Minutes - ARTE
28 minutes - ARTE

A l’heure actuelle, les ventes sont dynamiques et atteignent 15 % des immatriculations (20 % pour les particuliers), mais elles sont dominées par les modèles de plus de 35 000 euros (le prix de la Peugeot e-208, longtemps en tête des ventes), qui se disputent un segment que la guerre des prix engagée par Tesla rend instable. Proposition la moins chère du marché aujourd’hui, la Dacia Spring (20 800 euros) se présente comme un modèle à dominante urbaine, alors que la ë-C3 ou la R5 sont plus polyvalentes. Et sa provenance (elle est produite en Chine) va prochainement la priver du bonus écologique qui contribue largement à sa compétitivité.

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